Le lancement officiel de l’opération 100 000 entrepreneurs en présence de Gilles de Robien au Collège Marx Dormoy le 30 novembre dernier a suscité la parution d’un article dans le quotidien l’Humanité en date du 4 décembre 2006.

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Société – Éducation

Gilles de Robien, un manager au collège

Entre deux polémiques sur la grammaire, le ministre de l’Éducation est venu professer la culture d’entreprise à des élèves de troisième.

« Vous savez ce qu’est un “prospé” ? » « Et le marketing, à quoi ça sert ? » Entre deux polémiques sur les cours de grammaire, Gilles de Robien a trouvé le temps d’aller faire la promotion d’un autre de ses chevaux de bataille : le « rapprochement » entre l’école et le monde de l’entreprise. Hier matin, le ministre de l’Éducation nationale s’est ainsi rendu au collège Marx-Dormoy, à Paris (18e). Le but : apporter son soutien à l’opération « 100 000 entrepreneurs », une initiative lancée par des patrons qui souhaitent « insuffler la culture d’entreprendre aux jeunes générations ».

Assis derrière leur affichette, où ils se sont appliqués à écrire leur prénom, une vingtaine d’élèves de troisième se prêtent au jeu des questions-réponses, sous le regard attentif des photographes et des caméras. Aux côtés du ministre, on trouve deux habitués des plateaux télé : Pierre Kosciusko-Morizet, vingt-huit ans, PDG surmédiatisé du site marchand Priceminister.com, et Philippe Hayat, « serial entrepreneur depuis quinze ans » – comme le définit le dossier de presse – et responsable de l’opération.

« Qui veut monter son propre projet ? » questionne ce dernier avec des yeux gourmands. Le jeune Pierre lève la main. Lui voudrait bien se lancer dans la restauration. Sa voisine, Lorie, songe à monter une entreprise de stylisme. « Mais de quoi a-t-on besoin pour créer son entreprise », s’inquiète un élève. « Il suffit de partir avec une idée, une envie et la volonté d’y arriver », martèle Philippe Hayat, qui n’est pas professeur à l’ESSEC pour rien.

De son côté, Pierre Kosciusko-Morizet raconte son expérience de self-made-man. Comment il a échoué à lancer une entreprise de comptage de clients pour les supermarchés, comment il a découvert les ressources humaines en bossant à la banque, comment il a pu lancer sa seconde entreprise avec un prêt étudiant… « Beaucoup de gens peuvent être entrepreneur, assure-t-il, mais ils ne le savent pas… »

Pendant une heure, on parle « étude de marché », « concurrence », « bénéfices ». Gilles de Robien boit du petit-lait. « C’est formidable d’avoir des chefs d’entreprise pour illustrer ce que vous apprenez », s’enflamme-t-il. Cadeau : les élèves dubitatifs ont même droit à une petite histoire du ministre, celle de Roger Vanglabeke, ce gamin de Roubaix parti de rien et devenu fondateur des peintures AVI… « Cela peut arriver à chacun d’entre vous ! » conclut-il à l’heure de la sonnerie.
Déjà inscrite dans le socle commun, la connaissance de l’entreprise devrait faire aussi son entrée dans la formation des maîtres. Dans la foulée de son cours aux apprentis capitalistes, Gilles de Robien a annoncé hier qu’il envisageait de rendre obligatoire le « passage en entreprise » lors du cursus à l’IUFM. « Il appartient à l’école d’apprendre le sens de l’initiative », assure le ministre.

Laurent Mouloud

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