Nous évoquions récemment sur ce blog les derniers chiffres sur les créations d’entreprise en France et notions la faiblesse de la valorisation de la recherche comme facteur explicatif. Précisons ce point.

Une entreprise ne peut croître que si elle est innovante. Or les blocages inhérents au monde de la recherche et des universités rendent difficile la transformation d’une innovation en une opportunité commerciale :
– Les unités de valorisation au sein des centres de recherche sont culturellement déconnectées des métiers de l’entreprise.
– La définition du prix des licences d’exploitation des brevets ne tient souvent pas compte de l’environnement concurrentiel. 
– Les décisions de développement de produits sont rarement étayées par une étude de marché quantitative.
– La multiplicité des directions concernées par un même projet au sein d’un laboratoire (direction de la recherche, direction juridique, direction de la valorisation, direction financière, etc.), et leur éventuelle concurrence, rend les processus de décision longs et improductifs. 
– Enfin, le manque de moyens des unités de valorisation empêche le recrutement de personnes expérimentées et formées au monde des affaires.
– Quant aux PME, elles sont quasiment absentes des productions de programmes de recherche spécifiques.

À l’heure où les débats se cristallisent autour du statut des enseignants-chercheurs, il est important et nécessaire de réfléchir dans le cadre des réformes de l’enseignement supérieur à la relation universités – entreprises et la mise au service des professionnels de l’innovation française. Espérons que les professeurs qui seront prochainement mandatés pour valoriser les brevets de leur pôle de recherche et d’enseignement supérieur (PRES) seront choisis en fonction de leur connaissance du monde de l’entreprise.