A moins d’un mois de la date limite des remises de dossiers pour intégrer les classes préparatoires, Philippe Hayat, Président de l’association 100 000 Entrepreneurs revient sur la mesure des quotas annoncée le 17 décembre dernier par le Président Nicolas Sarkozy.

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Il convient de s’interroger sur la pertinence d’imposer 30 % d’élèves boursiers d’ici la rentrée 2010 aux effectif des classes préparatoires. Et pourquoi pas 25% ou 35% ? Le système français des classes préparatoires repose sur la sélection par les résultats ; de ce fait, elle est incompatible avec un système de quota. Pourquoi risquer de dénaturer la recherche de l’excellence en remettant en cause le modèle utilisé pour la sélection des élèves ? 

L’action à entreprendre doit être menée ailleurs, bien avant, bien en amont de l’intégration d’une classe prépa. Donner les moyens aux élèves des quartiers défavorisés d’exprimer leur potentiel, savoir les repérer, les accompagner humainement et financièrement doit être engagé dès l’amont du parcours scolaire pour qu’ils atteignent le niveau de compétence de leurs camarades plus fortunés. C’est là, sans aucun doute, qu’une action de discrimination positive importante doit être engagée. Mais décréter par définition que 30% d’entre eux figureront parmi les meilleurs, c’est absurde et démagogique. 

En poussant plus loin le raisonnement, cette mesure envoie un message négatif aux jeunes. Aux jeunes des banlieues d’une part, car elle les rabaisse en leur signifiant qu’ils n’ont pas les moyens, par leur qualités propres, de s’en sortir, et qu’il faut déformer les règles du jeu pour leur donner une chance. C’est également une façon de les dispenser du goût de l’effort, puisqu’on rend les obstacles moins hauts à franchir. Aux jeunes des autres quartiers d’autre part, car elle les démotive en leur signifiant qu’ils risquent de devoir laisser la place à des étudiants moins compétents.